La France est vue comme un pays où on râle beaucoup : sur le temps qui fait et les trains qui arrivent en retard, sur les conjoints, et sur les enfants, sur les impôts et sur la sécu, sur rien et tout à la fois :-)

Ce qui est formidable, c’est que les choses changent.

Pour les faire bouger à mon échelle, et porter ma communauté vers la construction d’un monde nouveau (au lieu de s’attarder sur la critique post-mortem de l’ancien), il est écrit en gros sur la bannière du groupe privé : « RALER PORTE LA POISSE ».

Je le savais, sans comprendre vraiment pourquoi. Une ampoule s’est donc allumée au-dessus ma tête pendant la lecture de « J’arrête de râler », quand Christine Lewicki explique que nous avons 60.000 pensées par jour. 90% sont les mêmes que la veille, et 80% de tout ça sont des pensées négatives.

Tu imagines le peu de place que ça laisse à la créativité et à cet espace mental dont nous avons tous besoin pour développer nos entreprises ?

Pour aller plus loin, Christine a accepté de participer à l’article d’aujourd’hui : elle est coach, formatrice et conférencière entre L.A et Paris, auteur des best-sellers J’arrête de râler et Wake Up.

Voilà ce que cet échange va t’apprendre :

  • Le meilleur conseil à connaître pour se garder un espace mental à exploiter et avancer vers ce qui te tient à cœur.
  • Le rôle à quitter pour changer de vie.
  • Comment prendre le pouvoir et devenir le baromètre de ta météo familiale.
  • Comment réussir sans en baver.
  • Comment construire ton business autour de ce qui est important pour toi.

Selma : Quand on rouspète, intérieurement ou non, ce n’est pas parce qu’on a pris la décision de le faire en se levant le matin : le problème, c’est que c’est un mode automatique. Qu’est-ce que tu conseilles à ceux et celles qui ont besoin de se garder un espace mental pour développer leurs activités ?

Christine :

  • Quand on voit « j’arrête de râler », on peut craindre de devoir continuer à tout supporter, et de ne même plus râler alors que ça fait du bien ! On pourrait croire que le message c’est de continuer à souffrir, bouche cousue – pour éviter de s’attirer la poisse par exemple.
  • Mais ce n’est pas ça du tout! Il s’agit plutôt de se dire, en se levant tous les matins, « Quoi qu’il arrive, quoi qu’il advienne, je ne serai victime de rien, ni de personne ».
  • On se lève, et on accepte qu’il va y avoir plein de choses qui ne vont pas se passer comme prévu, au lieu de se cramponner à l’illusion que tout va se passer comme on l’avait imaginé.
  • Si je me dis qu’il va y avoir plein de choses qui ne vont pas se passer comme j’aimerais que ça se passe, mais que quoi qu’il advienne, je n’en serai pas victime, tout change!
  • A partir de là, tout est possible. Quand on est victime, on pointe du doigt les coupables. Inconsciemment, on a l’impression d’avoir du pouvoir «  Je suis celui qui dit que toi tu as tort, je suis celui qui dit que tu n’as pas bien fait, que tu t’es trompé, alors que ça fait 10 fois que je te dis ce qu’il fallait faire. »
  • On croit avoir du pouvoir, mais en s’installant dans le fauteuil de la victime, en pointant l’autre du doigt « C’est de ta faute et moi je n’y suis pour rien », on donne aux autres le pouvoir sur notre vie.
  • Bien sûr, on ne peut pas forcément choisir ce qui va nous arriver, mais on peut toujours choisir comment on le vit.

Selma : Tu racontes qu’un matin, alors que tu avais oublié de sortir les poubelles, tu décides de le faire pieds-nus, en pyjama, et en plein speed, et tu te retrouves étalée dans une montagne de détritus. (Ah ha ha !). Quitter le rôle de victime, c’est donc aussi remplacer « Voilà, j’en étais sûre, c’est encore à moi que ça arrive… » par « C’est comme ça, ça peut arriver, ce n’est pas moi qui ai la schkoumoune » ?

Christine :

  • Oui ! Et ce qui est hallucinant, c’est qu’on se met soi-même dans cet état. Regardons ce qui nous arrive pour ce que c’est. Parce que quand on râle, on transforme souvent le truc en drame. On l’exagère, on l’amplifie, et ça devient un plus gros problème à nos yeux. On a l’impression qu’on ne peut rien y faire.
  • Quand on considère le problème pour ce qu’il est, on peut se demander si on va faire quelque chose ou lâcher prise. Mais en tout cas, le problème est plus petit. Imaginons que je vais être en retard d’1/2 heure pour aller chercher les enfants à l’école. La faute à qui ? Ce n’est pas si important.
  • Je vais sûrement me faire reprendre par celle qui s’occupe des enfants dans la cour, mais le fait est que je suis en retard, et que ça ne va pas changer. Si je râle, je vais encore plus souffrir, je vais arriver à l’école sur la défensive et je vais agresser l’autre.
  • Soit je ne fais rien et j’assume : j’arrive 30 min en retard sans accuser personne, soit je m’arrête sur le bas côté et j’appelle l’école pour prévenir. Je peux aussi appeler une maman pour voir si elle peut récupérer ma fille et m’attendre 30 min, mais je ne me mets pas en situation de victime, en boule au moindre feu rouge.

Selma : J’ai connu ça, dans ma vie d’avant. Aujourd’hui, étant une personne plutôt positive, franchement, je ne pensais pas avoir besoin de faire ton défi. (Au moment où j’échangeais avec Christine, j’en étais à mon 5ème jour sans râler. Depuis, j’ai recommencé à zéro plusieurs fois, et je n’ai pas encore réussi à dépasser 11 jours.) Finalement, on râle plus qu’on ne le croit, et bien plus qu’on ne le voudrait !

Christine :

  • Et la vraie question, c’est surtout de se demander ce que râler nous apporte…parce qu’on se rend bien compte que ça ne marche pas ! Si on râlait en obtenant ce qu’on voulait, on ne râlerait plus !

Selma : J’avais déjà remarqué l’impact de mes râleries sur mes enfants. J’avais remarqué aussi que si je me contenais, même si j’étais fatiguée ou stressée, que mes enfants étaient plus calmes, aussi.

Christine :

  • On fait la météo en tant que parents. J’ai vraiment l’impression d’avoir changé la culture de ma vie de famille, la manière dont on interagit les uns avec les autres : en tant que parents, nous avons un pouvoir énorme.

Selma : On revient à ce que tu disais tout à l’heure : ne pas se positionner en victime, ne pas râler, nous donne le pouvoir du baromètre dans notre cercle familial.

Christine :

  • Oui, une des premières choses que les parents qui font le challenge me disent, c’est le plaisir qu’on a à retrouver son pouvoir. Le vrai pouvoir, celui qui fait réellement changer les choses, alors qu’avant on avait le pouvoir du policier : je mets les punitions et je pose le cadre, mais du coup, je suis le gendarme de service. J’obtiens par la menace, et je dois continuellement punir, discipliner. Alors oui, peut-être que les chaussures sont ramassées, mais je n’obtiens pas ce qu’on cherche vraiment : de la coopération.
  • Ce qu’on veut, ce n’est pas que notre enfant obéisse, c’est qu’il coopère à la vie à la maison, à la vie à l’école, à la vie en société. On voudrait qu’il ait ce désir de contribuer au bien-être de tous. Donc quand il laisse traîner ses chaussures au milieu du salon, ça nous agace, et on va utiliser l’obéissance pour que les chaussures soient ramassées. Ce qui change quand on arrête de râler, c’est qu’on cherche à cultiver la coopération.

Selma : Tu écris que même si ça n’a pas été facile au début, tu réussis sans en baver. Or inconsciemment, on a souvent peur de réussir au prix de sacrifices dans son couple, dans sa famille, sa sphère amicale.

Comment as-tu réussi sans en baver ? Est-ce que tu une clé à partager à ce sujet-là, pour les personnes qui ont la trentaine, quarantaine, et pas envie de sacrifier leur vie de famille ou de couple à la réussite ?

Christine :

  • J’ai écrit un article sur la joie d’être mompreneur. Car je pourrais voir ma situation comme limitante : j’ai des journées très courtes, je dois chercher mes enfants à l’école, je dois gérer la maison, et ce serait normal que je ne réussisse pas, vuque je n’ai pas les moyens par rapport à un homme qui pourrait partir le matin avec sa valise et revenir le soir quand le dîner est prêt.
  • J’ai choisi de faire basculer ça : c’est justement parce que je suis mompreneur – et je pense qu’il y a plein d’hommes qui rêveraient d’aller chercher leurs enfants – que j’ai la chance d’être à la maison pour faire les devoirs. Je ne dis pas que c’est facile, de faire les devoirs, mais j’ai la chance de pouvoir être là pour le faire.
  • A la fin de sa vie, on est quand même heureux d’avoir été là pour les devoirs de ses enfants, et pas d’avoir passé autant de temps le soir en réunion. Pour ne pas en baver, je mets ce qui est important pour moi en priorité, et j’adapte le business à ça. Je veux être présente pour mes enfants, et ce n’est pas négociable.
  • Attention, ce n’est pas figé non plus! Je pars 3 semaines en France et je les laisse à la maison. Donc il y a des moments où on met des coups de colliers, des moments où on n’est pas là et on s’adapte. Mais globalement, je veux être présente, et ce n’est pas négociable.
  • Bosser de 7 heures du matin à 9 heures du soir, ce n’est pas une option. Donc je dois bâtir mon business pour qu’il tienne dans un container qui est plus contraint pour qu’il y ait de la place pour d’autres choses dans ma vie.
  • Au lieu de prendre le fait d’être mompreneur comme une excuse – C’est pour ça que mon business reste petit , parce que j’ai un container plus petit – je fais l’inverse, c’est justement parce que j’ai un container plus petit que je ne peux plus procrastiner, et que je suis obligée de poser des actes à la hauteur de mes ambitions.
  • C’est le 2ème principe de Wake-Up : plutôt que de laisser ma petite voix rabas-joie dicter mes actes, je dois agir plus grand. Si je joue petit, ça va me prendre des années pour réussir car je n’ai pas beaucoup de temps tous les jours pour travailler, remonter de mes échecs, et redémarrer ! Alors je vais jouer grand, je vais aller taper fort, viser loin, rêver haut. Et du coup dans ce petit container de temps qui est plus contraint pour travailler, je vais créer plus de choses.

Selma : J’ai pris un rythme qui doit être proche du tien. Je commence très tôt le matin, et je termine de travailler vers 3 heures de l’après-midi pour pouvoir déposer les enfants le matin, et aller les chercher à l’école. D’un côté, je sens que c’est ce qui me rend beaucoup plus productive. D’un autre côté, c’est aussi comme si c’était ces contraintes là qui…

Christine : …qui activent la brillance ?

Selma : Oui, voilà !

Christine :

  • C’est ça, j’ai un espace de travail, j’ai un espace familial, et j’en ai un 3ème, qui est de prendre soin de ma source. C’est le 4ème point de wake up : régulièrement, je dois prendre des créneaux dans mon agenda pour prendre soin de ma source, et je dois tout laisser tomber.
  • Ça veut dire que les courses ne sont pas faites, le dîner n’est pas prêt, je dois avoir 3 semaines d’emails en retard mais hier, je suis allée au yoga. Et c’est pour ça que j’arrive à ne pas en baver : je crée de l’espace pour ce qui est important, et je fais en sorte de faire tourner mon business autour de ça.
  • Une autre chose aussi qui est importante pour moi, c’est d’être nomade. Parce que toute ma famille est en France, j’ai besoin de pouvoir rentrer en France. J’adore voyager, et j’ai besoin de pouvoir le faire. Donc je construis mon business pour ne pas avoir besoin d’être physiquement à un endroit pour pouvoir réussir. Grâce à ça, j’ai pu écrire mes livres dans des petits cafés, faire mon travail depuis mon ordinateur partout où je suis.
  • Aujourd’hui par exemple, du fait que j’ai moins de temps pour travailler, et que j’ai énormément de choses qui viennent à moi, je pourrais réagir en doublant mes heures de travail, en arrêtant de voyager et d’aller chercher mes enfants à l’école.
  • J’ai quand même dû le faire de temps en temps : quand on a de belles opportunités, ça fait plaisir. Je ne vais pas chercher mes enfants à l’école tous les jours – mais je vais y aller tout à l’heure. Et le mercredi, je ne travaille pas de toute la journée, donc j’ai des temps de qualité avec eux.
  • Pour résumer, je dois réfléchir à ma stratégie business autrement. Par exemple, je ne peux plus me permettre de faire du coaching individuel toute la journée. Si c’est le cas, je passe beaucoup de temps avec une personne, et je n’ai pas l’impact que je pourrais potentiellement avoir avec mon travail. Donc je décide de développer des conférences. Je choisis que mon temps soit consacré là où il y aura le plus d’impact.

Selma : Ça implique donc d’assumer ce qui est important pour soi, et de construire son business autour de ça.

Christine :

  • Voilà. Il faut se demander ce qui est vraiment important pour soi. Il y a beaucoup de gens qui considèrent que leur famille c’est quelque chose d’important, mais qui la vivent comme une contrainte.
  • Du coup le business n’est pas nourri non plus. A un moment donné, il est essentiel de se demander de quoi on a besoin pour être bien avec ses enfants. En parallèle, cernons aussi le moment où c’est mieux aussi que j’aille au yoga, et celui où c’est mieux que je sois en train de bosser : sinon je ne vais rien apporter d’intéressant et le baby-sitter à ce moment-là s’en sortira mieux que moi.
  • Mais c’est assez facile de dire que la famille c’est important. En revanche, est ce qu’on aura l’audace de le clamer pour la danse et le voyage? Ce qui me permet de réussir sans en baver, c’est d’accepter de mettre ce qui me fait plaisir au cœur de ma vie. Surtout que j’ai appris que juste derrière ce qui me fait plaisir, il y a ma brillance.

Selma : j’allais dire, il y a ta zone de génie.

Christine :

  • Il y a ma zone de génie. On croit souvent que le plaisir c’est ce qu’on fait quand on arrête de bosser. Quand on a été bien, qu’on a été gentil, on peut se permettre d’avoir du plaisir. Je me suis rendue compte que quand je me permettais de cultiver ce qui me faisait plaisir, j’avais des étincelles et que ma brillance s’activait. Donc ça devient une priorité de créer de l’espace, pour aller là où j’ai du plaisir aussi souvent que possible.

Selma : J’ai fini par assumer un créneau pause dans mon agenda : quand j’ai déposé mes enfants et que je rentre chez moi, c’est café, méditation, lecture, musique, je commence ma journée par ça. Et je me sens riche. Comme la fois où tu es allée à ton cours de danse au milieu de la journée et où tu te sentais millionnaire parce que c’était un moment où tout le monde est en train de bosser.

Mais récemment, il y a eu une semaine où je n’ai pas pu faire ma pause matinale, j’ai moins bien travaillé! Ça s’est ressenti vraiment tout de suite. Comme tu dis, la zone de brillance, elle est juste derrière ce qui nous fait plaisir.

Christine :

  • On procrastine tous énormément, même quand on travaille. Donc mettons ce qui nous fait plaisir au cœur de notre vie. Du coup on a moins de temps pour travailler, et on ne peut plus procrastiner.
  • Je me suis rendue compte de ça lors de ma dernière année d’études, j’ai fait un master en RH. L’employeur qui m’avait pris en stage entre la 3è et la 4è année a choisi de me garder et de me proposer un petit boulot. Donc dès que j’avais fini les cours, j’allais bosser.
  • C’était super pour mon CV, et c’était un boulot que j’aimais bien, mais j’avais très peu de temps pour faire mes devoirs et réviser mes examens. J’ai révisé en un temps record, et je n’ai jamais eu d’aussi bonnes notes. J’avais 2 heures pour réviser le partiel, point barre. J’étais obligée d’être concentrée et de tirer ce qui était vraiment important. Aujourd’hui, je pense que ça marche toujours comme ça dans la vie.

Selma : Ça revient à ce que tu disais, quand on parlait des contraintes. Finalement, les contraintes nous empêchent de procrastiner, et révèlent notre zone de brillance. Car quand tu es étudiant, que tu n’as pas de travail à côté, pas d’enfants, tu as beaucoup de temps à perdre finalement. Et tu ne t’en rends pas compte ! Enfin moi, je ne m’en rendais pas compte.

Christine :

  • Oui, et l’idée, ce n’est pas d’être toujours au taquet. On prend le temps de faire ce qui nous fait plaisir. On prend le temps de méditer, d’aller au yoga, d’aller danser, d’aller faire une marche, et du coup quand on travaille, il y a moins d’espace pour la procrastination.
  • Et puis honnêtement la procrastination qu’est-ce qu’elle crée? A la fin de la journée on a honte, on n’est pas content de nous. Et il n’y a rien de tel qu’une journée où on se dit « Wow, aujourd’hui j’ai dépoté, j’ai vraiment avancé, et en plus je suis allée à mon cours de danse! » C’est réellement satisfaisant.

Selma : Pour rejoindre les 4 principes autour desquels s’articule ton dernier livre, le 1er c’était oser être brillante. Et j’était tout à fait d’accord quand tu disais que malheureusement notre plus grande quête c’était de rester dans le cadre : je milite vraiment sur ce blog pour qu’on sorte des limites qu’on peut se mettre ne serait-ce qu’en décrivant son travail avec des mots dévalorisants.

Est-ce que tu as un conseil à donner aux personnes qui me lisent? Pour dépasser cette limite de la modestie et cet alignement comme tu dis sur la norme du plus petit?

Christine :

  • Ce que je propose, c’est de faire la distinction entre la modestie et l’humilité. Parce que souvent par modestie, on ne veut pas être prétentieux : on se dit « Au moins, tant que je suis modeste, je sais que je suis quelqu’un de bien ».. D’ailleurs, c’est quelque chose qu’on apprend quand on est petit, quand on nous dit qu’on n’est pas le centre du monde.
  • C’est bien gentil cette histoire là, mais à cause de cette modestie, on n’active pas qui on est. A cause de cette modestie, on est dans la médiocrité.
  • Donc je propose de prendre au corps la notion d’humilité. L’humilité, c’est oser révéler pleinement qui on est, et oser révéler pleinement notre puissance, et notre brillance, oser avancer dans la vie, sans à aucun moment prétendre être meilleur que qui que ce soit.
  • A aucun moment on ne s’impose pour dire « Regardez moi je suis le centre du monde! ». On dit juste : « J’ai toutes ces choses là en moi, toutes ces idées, toutes ces capacités à créer, à contribuer, à briller, à apporter des choses, et je le fais sans jamais dire que les autres ne peuvent pas en faire autant« . Ce qui est important aussi, c’est de prendre conscience que personne ne le fera comme moi. Je ne dis pas que c’est la seule manière de le faire et que ceux qui font autrement ont tort.
  • Je dis que mon boulot c’est de faire ce qui me rend plus moi-même. Et je ne cherche pas à ressembler à Florence Servan-Shreiber, parce que ça n’a aucun intérêt. Son boulot à elle, c’est d’être pleinement elle-même, et quand c’est le cas, elle trouve son impact, son aura.
  • Et moi mon boulot, c’est d’être pleinement moi-même. Je ne dis pas que je suis mieux qu’elle, et elle ne dit pas qu’elle est mieux que moi. On est en toute humilité chacune sur notre chemin, en train de révéler notre travail, de contribuer au monde.

Selma : De toute façon c’est ça qui est bien : vos personnalités sont différentes et on le sent dans ce que vous écrivez, même si vous êtes d’accord dans ce que vous dîtes.

Christine :

  • C’est amusant, on sort nos livres au même moment et on parle des mêmes sujets, sans se concerter, pourtant on se connaît.

Selma : C’est nécessaire, car ce n’est pas avec un seul livre, une seule interprétation qu’on va tout comprendre, et tout intégrer, donc c’est intéressant d’avoir plusieurs sons de cloche, en fonction des personnalités de chacun.

Christine :

  • Oui, c’est important de savoir que le monde a besoin de chacun d’entre nous. L’histoire, ce n’est pas de se demander : « Est-ce que je suis à la hauteur de ce que les autres attendent de moi? », ou « Est-ce que je suis mieux ou moins bien que untel ou untel? ». La question, c’est « Est-ce que je suis au mieux de moi-même? »
  • Et est-ce que je suis en train de me servir de ma vie pour révéler qui je suis, pour m’amuser, pour donner du plaisir, pour activer mes talents? C’est très épanouissant finalement.

Selma : Tu dis « Je crée ma réalité avec mes mots, et notre vie est une succession de conversations, donc en modifiant nos conversations on peut changer notre vie, et même la société » C’est l’objectif de ce blog, que j’avais sous-titré « conversations vers une vie plus créative » parce que je voulais changer ma vie et changer la société avec les conversations que j’allais provoquer.

Qu’est-ce que tu peux conseiller à ceux et celles qui n’écrivent pas? Comment créer la réalité qui leur convient ?

Christine :

  • Ça commence par se poser la question : « Est-ce qu’aujourd’hui mes conversations sont à la hauteur de la vie que j’ai envie d’avoir, de la vie à laquelle j’ai envie de contribuer ? » et…c’est une belle claque qu’on peut se prendre !

Selma : Ça revient à ce qu’on disait au début, comme on recycle toujours ces mêmes 90% de pensées, si en plus les conversations qu’on amène dans la réalité ne sont pas alignées avec ce qu’on veut créer…elles sont toxiques.

Christine :

  • Oui : si on veut créer un monde de possibilités, de liberté, de plaisir, de respect, de bien-être, de paix, d’amour, est-ce qu’aujourd’hui mes mots sont à la hauteur de ce que je veux créer? Ou est-ce qu’au contraire dans mes conversations je parle de limitations, je désigne des coupables, que ce soit le président, la sécu ou les impôts ?
  • Si mes conversations sont centrées sur mes manques, mes peurs, mes frustrations…alors c’est une invitation à développer une nouvelle conversation, qui parle de la liberté, de l’amour, de la sérénité, des possibilités.

Selma : Tu écris que nous sommes en train de vivre la naissance d’un monde nouveau, que l’ancien ne fonctionne plus, et que nous ne devrions pas rester coincés à examiner son état de décrépitude.

J’ai trouvé ça super, et ça rejoint ce que tu viens de dire : au lieu d’alimenter des conversations qui tournent autour de cet état de décrépitude, choisissons plutôt des mots qui vont vers ce qu’on veut créer.

Christine :

  • Voilà! Je pense que la réussite de « J’arrête de râler », c’est un signe – même minime à l’échelle d’un pays – mais c’est quand même un indicateur que le monde est en train de basculer. Ça montre qu’on se rend compte qu’être victime ne nous réussit pas. Qu’attendre que les autres nous prennent en charge, ça ne nous réussit pas. On est en train de se rendre compte que ce monde de manques, de limites, de frustrations…on en a marre!
  • On a envie de prendre la responsabilité de bâtir un monde de possibilités, de beauté, de bonté. C’est ça qu’on a envie de cultiver. Et je pense que s’il y a autant de personnes qui ont acheté « J’arrête de râler », c’est parce qu’il y a autant de personnes qui ont envie de ça. Si Wake up démarre aussi bien, c’est parce que les gens sont prêts. Pour moi, c’est un indicateur de maturité.

Selma : Oui! Tu cites Marianne Williamson, est-ce que tu as lu son dernier livre, The law of divine compensation ? Elle explique qu’on n’est pas déprimés parce que l’économie est déprimée, mais que l’économie est déprimée parce que nous le sommes.

Et je retrouve ce que tu dis là dedans : à partir du moment où on change notre attitude, nos mots, on crée une nouvelle économie.

Christine :

  • Je n’ai pas lu son livre, mais c’est cette idée qui a donné la naissance du livre « Wake up ». Des amis amis, des proches, me demandaient « Mais Christine, comment tu fais ? avec ton business qui quadruple ? Comment tu fais pour augmenter un CA à 6 chiffres alors que c’est la crise ? Tout le monde nous dit qu’il faut se planquer, qu’il n’y a rien à faire, qu’il n’y a pas d’argent, que dans cet état de crise rien n’est possible. Et toi, tu fais exploser tous les compteurs : qu’est-ce qui se passe ? »
  • Alors, je me suis posé la question : qu’est-ce que j’ai mis au cœur de ma vie, qui me permet de voir grand, d’activer les possibilités, d’agir à la hauteur de mes ambitions, de ne pas être déprimée ? J’ai effectivement généré une économie qui est la mienne, qui est celle de mon business,

C’est pour ça que j’ai voulu écrire « Wake up« .

***Mille mercis, Christine, pour ta participation!***

Maintenant c’est ton tour : quel est le conseil de Christine Lewicki que tu vas retenir pour toi?

Author Details

Je m’appelle Selma Païva. Je suis l’auteure du livre “Internet est une table pour deux, le marketing autrement”. Et le storytelling est mon super pouvoir :-)

Je forme + accompagne les entrepreneurs à passer un nouveau cap dans leur storytelling & positionnement sur selmapaiva.com. Pour une identité plus marquée. Un message clarifié. Des clients mieux ciblés. Une offre valorisée.

Commence par le programme Storytelling Maestria = méthodes & principes de storytelling pratico-pratique pour du contenu qui fait passer ta personnalité. Des mails qui créent une vraie proximité avec tes abonnés. Des posts qui créent des émotions, de la relation, des conversions.